Jean-Philippe Falétic explore la lumière et la matière
À travers son œuvre, Jean-Philippe Falétic aborde avec beaucoup de sensibilité le thème de la guerre. « On m’a raconté la guerre avec des mots réduits… Il s’agit d’une aberration fondamentale de l’humanité, sans cesse d’actualité, contre laquelle il est fort difficile de lutter, c’est un fait. On peut néanmoins s’y employer, chacun à la mesure de ses moyens et avec conviction… », souligne l’artiste. Dans ces toiles « ne figure pas forcément la guerre de manière immédiate, frontale. On peut y voir tout autre chose au premier abord. L’idée est de se laisser transporter progressivement vers ce fait, son horreur pour au final en parler. Les choix des matières utilisées et des représentations sont symboliques. On retrouvera parmi l’huile ou l’acrylique, des champignons, des morceaux de plantes, des jus de légumes et fruits, du sang, de la terre des zones de front de 14-18. Ce qui fait la vie en somme, et la mort aussi », poursuit Jean-Philippe Falétic.
Derrière un pointillisme, se dessinent souvent en filigrane des figures humaines. Ces figures cachées n’apparaissent que par bribes, toujours perdues dans la matière. L’image de l’humain ne devient plus que l’ombre d’un souvenir perdu dans le chaos et l’effacement.
Exposition jusqu’au 26 Avril à l’Office de Tourisme de Chaource aux horaires d’ouverture.
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[ « J’ai été irrémédiablement marqué par ce que signifie véritablement la guerre lors d’une commémoration du 11 novembre 1918. J’avais alors 14 ans. Un vieux était là parmi les médaillés, restés silencieusement devant le monument. Costaud, barbu et moustachu, il était la terreur des gamins du village. Durant la minute de silence, au milieu de ces survivants au regard droit et presque vide, il a pris la main d’un de ses camarades, s’est retenu puis a éclaté en sanglots. J’étais stupéfait !
On m’avait raconté la guerre avec des mots réduits. J’ai ce jour fondamentalement compris qu’au-delà des motifs, des moyens et d’une paix recherchée à préserver, les faits de guerre, quels qu’ils soient, conduisent avant tout à la souffrance au plus profond de chaque individu qui y est soumis.
Il s’agit d’une aberration fondamentale de l’humanité, sans cesse d’actualité, contre laquelle il est fort difficile de lutter, c’est un fait. On peut néanmoins s’y employer, chacun à la mesure de ses moyens et avec conviction.
Les peintures que je présente sont une modeste contribution. Elles ne figurent pas forcément la guerre de manière immédiate, frontale. On peut y voir tout autre chose au premier abord. L’idée est de se laisser transporter progressivement vers ce fait, son horreur pour au final en parler. Les choix des matières utilisées et des représentations sont symboliques. On retrouvera parmi l’huile ou l’acrylique, des champignons, des morceaux de plantes, des jus de légumes et fruits, du sang, de la terre des zones de front de 14-18, etc. Ce qui fait la vie en somme, et la mort aussi. Ça dépend de quelle mort on parle ! » ]
Jean-Philippe Falétic